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???

8 Mars 2014 , Rédigé par Michèle

???

Quand tu regardes en arrière et que tu te rends compte que toute ta vie tu as poursuivi des chimères, que toute ta vie n'est qu'échecs, déceptions et regrets, que te reste-t'il? L'espoir qu'un jour ça change? La force de regarder dans une autre direction??

Comme il serait bon de se dire que rien n'est perdu, que tout reste à faire, que l'espoir est encore là...

Perso, jusqu'à maintenant, j'ai toujours voulu croire qu'un jour ou l'autre la roue tourne, qu'à un moment de ma vie moi aussi j'aurai droit à cette sérénité qui émane de ceux que j'aime, que moi aussi je pourrai me dire en me couchant le soir que la vie est belle, qu'elle vaut la peine d'être vécue...

Las! peine perdue.

Y'a des gens (toi par exemple cher lecteur) qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent. qui arrivent à donner un sens à leur vie, qui ne se posent même pas la question de savoir si ce qu'elles font est bien ou mal, elles savent d'instinct comment s’accommoder de ce qui leur arrive, et en tirer le meilleur, laissant loin derrière toute pensée ou acte négatif. Bénis de là-haut, toute leur vie se passe sans drame majeur, sans larmes (ou si peu!), sans aucun regret de ce qu'ils ou elles ont accompli, parce que toujours juste, Leur passage sur terre est semé d'embûches, bien sûr, mais elles arrivent à les contourner, à s'en faire une force, à s'en sortir sans égratignures...

Pourquoi faut-il que moi je doive me battre chaque moment pour n'obtenir à la parfin qu'un peu de compassion et de pitié de la part de ceux qui me sont chers?

Pourquoi suis-je encore dans l'attente d'un je-ne-sais-quoi qui ne vient jamais?

Pourquoi subir chaque fois l'humiliante souffrance de la déception?

A mon mariage, j'étais sûre d'avoir tiré la carte gagnante, d'avoir trouvé celui qui enfin m'accepterait comme je suis, me soutiendrait dans tous mes combats, m'accompagnerait et avec lequel je partagerais toutes ces embûches communes à chaque être humain. La suite me montrera cruellement cette erreur de jugement.

A la naissance de chacun de mes enfants, j'étais persuadée que je saurais être la mère dont ils avaient besoin, même si à l'époque j'avais déjà compris que je devais parcourir mon chemin sans épaule sur laquelle m'appuyer. Qu'importe! J'avais assez de force, de confiance et d'amour pour faire des ces adorables enfants des adultes sains, responsables et respectables...Mais, comme on me l'a si bien signifié un jour, la force d'un arbre se reconnait dans le fruit produit. la faiblesse aussi, évidemment!

C'est vrai que si mes enfants ne sont pas aptes à se débrouiller dans leur vie, c'est à moi qu'ils le doivent. J'ai voulu le meilleur pour eux, je leur ai donné le pire. Incapable de bien, la trace de mon passage dans leur vie laisse une traînée de merde qu'ils ne méritaient pas.

Qu'est-ce qu'il m'a pris de faire des enfants? De croire que je serais à la hauteur de ce rôle de mère dans lequel j'ai lamentablement échoué?

Ils sont en vie, et grâce à leur personnalité s'en sortent bien avec le bagage que je leur ai laissé. Mais ne me doivent rien, à part la rancœur bien légitime d'avoir été privés de ce à quoi ils avaient droit, et je me demande encore aujourd'hui pour quelles raison ils viennent encore à moi, surtout les deux grands, n'oublions pas que ce sont eux qui ont le plus souffert de mon comportement égoïste et irréfléchi tout au long de leurs tendres années.

Chaque contact que j'ai avec eux me rappelle les erreurs que j'ai commises, alors que je pensais agir au mieux pour eux.

Quand j'ai demandé le divorce, je pensais faire table rase du passé, oublies ces heures de chagrin, ces jours d'humiliation, ces années de déception, ces rivières de larmes.

La nouvelle Michèle !!!

Comme si par une signature au bas d'un document j'allais me transformer en une personne bien, en quelqu'un qu'on aurait envie de côtoyer, en une gagnante.

Oh bien sûr, j'ai réussi à apprendre un nouveau métier, et mes nouveaux collègues ont l'air de m'apprécier. Mais au fond je sais bien que rien n'a changé. Que je suis toujours le même boulet, la même conne qui n'arrivait pas à construire une maison en Légos sans l'aide de personne, la même qui fout la honte à son entourage, la même à qui on dit oui juste pour qu'elle nous foute la paix.

Accepter cet état de fait sans en demander plus, c'est faire le deuil de tous mes rêves, spécialement ceux qui laissaient supposer qu'un jour je serais comme tout le monde.

Espérer que la roue tourne, me lever chaque jour en me disant qu'aujourd'hui ça va aller, attendre de émotions positives. toutes ces notions, je dois les oublier, alors que j'ai passé ma vie à essayer de les intégrer.

Il faut se rendre à l'évidence: le bonheur n'est pas à la portée de tous, j'en suis la preuve vivante.

Si j'ai jusqu'à maintenant laissé une place à l'espoir dans ma vie, je sais aujourd'hui qu'il me faut apprendre à vivre sans lui.

Sans espoir, la vie n'a plus de sens. Ma vie n'a plus de sens, pourtant, et je le sais bien, il faut continuer. Continuer à faire semblant, à me lever le matin, à partir travailler, à jouer la comédie du tout-va-bien.

Fermer mon cœur à toute attente, à tout espoir, à tout sens.

Tâche Herculéenne s'il en est, mais chacun a sa croix à porter.

La mienne est lourde, et la tentation est grande de la poser au bord de la route. M'arrêter, dormir, mourir... Ne plus souffrir. Enfin.

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