Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
les-ailes-cassees-de-pegase.overblog.com

Départ

5 Octobre 2021 , Rédigé par Michèle

Voilà. Cet homme que j'aime et pour lequel j'ai tant donné, pour lequel je donnerai encore tellement, cet homme magnifique qui m'a fait découvrir tant de choses, à commencer par la rencontre avec moi-même, cet homme donc s'en est allé.

Simplement. Discrètement. Sans un regard.

A la fin de ma retraite, (voir article précédent) c'est en nouvelle Michèle que j'aborde l'avenir. Plus décidée que jamais à ne plus me traiter aussi mal, à ne plus me laisser traiter aussi mal. Pleine de courage et d'illusions... Désormais l'avenir me sourira, et ça sera grâce à moi! 

Désormais je pense à moi avant de penser aux autres!!! 

Mais bien sûr....!

Comment ai-je pu simplement y croire, ne serait-ce qu'une seule seconde...?

De quel droit me suis-je imaginée qu'enfin, sans raison, mes guides me seraient favorables, qu'ils allaient m'amener à enfin un peu de sérénité, de calme et de paix?

Juste parce que j'ai pris une semaine pour moi, pensé deux heures de temps à la petite Michèle, pris des résolutions à la con, voilà que ma vie allait changer du tout au tout.

Tu accepteras de dire avec moi, cher lecteur, que mon cerveau n'est plus seulement malade, là c'est plus grave encore, il est tout simplement dégénéré....

Bref... 2 jours après la fin de ma retraite, Olivier Ph. prend cette décision magnifique pour lui même de s'en aller. Sac au dos, au hasard de rencontres, de signes, d'intuitions qui lui permettront d'enfin rencontrer cet homme magnifique qu'il est. Je trouve cette démarche courageuse, très forte, magnifique, comme lui...(en fait, cher lecteur, je rêve secrètement de faire pareil...)

Pleine des bonnes énergies de ma retraite, je l'encourage, l'accompagne, le soutiens de toutes mes forces dans cette décision qui changera sa vie. Je l'accompagne à Lausanne où il prend le train pour Paris. 

Le quitter sur ce quai de gare est une des épreuves les plus dures de ma vie... Je sais l'avoir perdu définitivement, il ne reviendra que changé, et ce nouvel homme ne voudra plus de moi...

Retour un peu sur les dernières semaines avant son départ.... 

Des rencontres désastreuses avec des "amies" à moi, qui l'ont fait douter de lui plus profondément que jamais de sa capacité à voir les gens tels qu'ils sont, solitude, replongée dans le monde de l'alcool, perte programmée des liens qu'il avait réussi à tisser avec son fils...et surtout, SURTOUT nous avons recommencé à coucher ensemble...

Son départ, avant d'être une rencontre avec lui-même, c'est avant tout une fuite. 

Oui, cet homme que j'aime a pris la fuite, parce qu'il n'arrive pas à se débarrasser de moi. Comme je suis toujours à l'écoute du moindre de ses soucis, il se sent piégé dans cette "amitié" qu'il a essayé de mettre en place, et que je n'ai pas respectée...

Toi et moi cher lecteur, nous savons bien à quel point j'aime cet homme, à quel point je souffre à l'idée qu'il ne veut plus de moi, à quel point je suis prête à tout pour passer ne serait-ce qu'une heure en sa compagnie, même si c'est pour l'écouter me parler de ma "copine" qui est si géniale, drôle, belle, intelligente, bandante...bref...tout ce que je ne suis pas.

Oui, ça me fait mal, mais c'est toujours mieux que ne plus le voir du tout, alors je l'écoute, j'essaie de n'en rien paraître, mais mon coeur saigne. 

Du coup, quand il me contacte au milieu de la nuit parce qu'il a envie de baise, je n'ai pas la force de refuser, alors que je sais que c'est une erreur.

Nous recommençons à coucher ensemble, moi comme une idiote (enfin...en bonne Michèle quoi..!), je suis sur un petit nuage, et je ne vois pas qu'il souffre de cette situation. Il n'en dit rien, je n'y pense pas, il se sent de plus en plus mal, de plus en plus prisonnier d'une situation qu'il ne veut pas, et moi je ne m'en rends même pas compte, toute à mon ptit bonheur de conne d'avoir retrouvé l'intensité de nos mélanges, d'avoir retrouvé le droit de toucher ce corps qui me fait tant d'effet...

Dans cette situation, on comprend mieux sa décision de s'en aller... Quitter cette vie qui part une fois de plus à la dérive, oublier le temps qu'il faudra tous ces efforts faits pour construire une base solide sur laquelle affronter l'avenir avec son fils, vivre en SDF jusqu'à ce qu'il trouve enfin en lui la force de couper tous ces liens qui nous unissent lui et moi.

Espérer que pendant son absence je passe à autre chose, que je lui rende VRAIMENT sa liberté.... Je le comprends après 15 jours d'absence, je DOIS sortir de sa vie, qu'il puisse retrouver son équilibre.

Soit, je m'incline. 

En partant, il me confie ses affaires en cours. L'appart à ranger, lessives poussière, vaisselle, boîte aux lettres à vider, colis contenant son traitement à lui envoyer chaque semaine, garder un oeil sur son fils... de simple amie je deviens logisticienne, bonniche, baby sitter..bref, je fais ce qu'il ne peut pas faire à distance. C'est avec plaisir que je m'y colle (tout mieux que rien dans les contacts que j'ai avec lui...) sans me rendre compte de ce que ça représente vraiment.

Le ménage est relativement vite fait, en dehors des lessives qui ne sèchent pas, et il me faut plus que 15 jours pour en voir le bout. 

J'arrive à passer un après-midi en compagnie de son fils, le jour même de son départ, mais depuis, il semblerait qu'on s'arrange pour m'empêcher de le voir...chaque fois que je prends contact avec sa maman, une nouvelle excuse est invoquée pour que je ne puisse voir ce loulou. Cela ne m'étonne pas, je suis, dans l'entourage direct d' Olivier Ph. la seule à avoir compris son départ.

Sa famille, la maman de son fils, ses amis, ma famille, mes amis....tous condamnent cette "fuite incompréhensible, immature, égoïste et insensée de ses responsabilités"-

Personne ne prend le temps d'essayer de comprendre, tous jugent, se contentent d'émettre leur avis négatif et sans pitié, tous font semblant de m'écouter quand j'explique, tous ont leur idée toute faite sur ce qu'il doit faire de sa vie, ou pas, et tous s'en prennent à moi, engoncés qu'ils sont dans leur confortable certitude qu'ils détiennent LA seule vérité de ce monde...

Chacun y va de son commentaire ultra négatif, me crucifiant parce que je l'accompagne au mieux dans ce voyage. Tous me bassinent en me disant de le laisser tomber, d'arrêter de le soutenir, de penser à moi, pas à lui, ... tous me font sentir leur mépris face à moi, qui le soutiens, qui l'encourage, et je prends leur attitude si négative en pleine face.

Je sais pourtant le bien-fondé de ce départ, j'en ressens les bienfaits, je reste persuadée que c'était la meilleure façon pour lui de mettre enfin un terme à notre histoire.

Au final, c'est une fois de plus lui qui se sacrifie, la moindre des choses que je puisse faire c'est lui assurer mon soutien inconditionnel, sans moi, il serait encore ici, sans moi son fils aurait gardé ce papa qui l'aime tant, sans moi, cet homme serait libre. 

L'attitude de notre entourage, le mien en particulier, me pousse à ne plus côtoyer ces gens si imbus de leur vérité, je me sens incomprise ( tiens, ça c'est le comble, comme si ça ne m'était jamais arrivé auparavant !!) et je n'ai plus envie d'affronter leurs regards désapprobateurs.

Je n'en ai plus la force. Lutter pour essayer de faire comprendre ce départ, ça me fatigue, ça m'use, ça me tue à petit feu. Si je ne peux voir mes proches sans perdre une énergie colossale à argumenter dans le vide, autant ne plus voir personne.

Ne restent ici qu'une conne qui l'attendrait jusqu'à sa fin, un appartement pourri qui sera bien vite rendu à son propriétaire, des meubles qui seront entreposés dans un garde-meubles et un coeur brisé.

Aime- toi mon amour. Donne toi cette chance d'enfin connaître ce bonheur qui t'est dû, ne regarde pas en arrière. 

Le monde entier a besoin de TOI, tu as tant à accomplir. et il n'y a qu'en reprenant ta liberté que tu pourras donne au monde ce dont il a besoin, ce que tu as en toi à lui offrir.

C'est ce que je lui dis, c'est ce que je pense, ce que je continuerai à lui dire, parce que je reste persuadée que c'est le cas.

Ma vie est foutue, ce n'est pas sa faute, il n'y est pour rien. 

Certains magnétiseurs me disent que je suis un * Etre de Lumière*, que j'ai des dons, que je dois penser à moi afin de les développer, et qu'une nouvelle page de ma vie va s'ouvrir, moyennant que je me donne les moyens d'y parvenir. 

Que dalle, on me flatte dans le sens du poil pour obtenir je ne sais quoi de moi, comme d'habitude, on me ment pour m'amadouer et mieux me manipuler. Je n'ai rien d'extraordinaire, en dehors d'une pathétique naïveté qui permet au monde d'abuser de ma confiance, de ma générosité (et encore, je ne peux donner que mon énergie, au vu de ma situation financière désastreuse..je suis en faillite, et aucun moyen de me renflouer.)

Le jour où j'en aurai fini avec ses affaires sera le jour où ma vie s'arrêtera. Je n'ai plus que lui dans ma vie, ne plus servir ses intérêts, c'est me condamner à une vie d'errance, de questionnements, d'inutilité.

C'est ce que je pense dans les pires moments, quand je suis au plus mal, quand je pense qu'il se fout bien de ce que je ressens, quand je doute de tout, même de ce lien incroyable qui nous lie.

Dans les meilleurs moments, je me dis que j'ai une chance inouïe d'avoir une place dans la vie de ce mec extraordinaire, que c'est un cadeau que nos guides nous ont fait, que ce Destin qui se joue de nous réserve encore bien des surprises magnifiques dans cette relation qui m'a déjà tant apporté. 

Difficile de me dire que je me retrouve à nouveau dans une situation d'attente, rien à voir avec ce que j'ai vécu avec Vait, mais je reste une fois de plus accrochée à des messages, un appel, un signe qui prouve que non, je ne suis pas oubliée. 

On dit " chassez le naturel, il revient au galop" dans mon cas, ce n'est pas un dicton, c'est un euphémisme...

Tout ce que je vois, c'est que ma vie, triste suite d'échecs, de déceptions, est jalonnée avant tout de ce maudit besoin d'amour, qui me guide depuis ma plus tendre enfance. 

J'ai beau me dire que je dois changer ma façon de fonctionner, au final, je me retrouve tout de même à chaque fois à laisser des plumes. C'est mon destin, et le plus dur c'est de l'accepter...

J'essaierai de mieux faire dans ma vie suivante.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article