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Première année

22 Octobre 2012 , Rédigé par Michèle Publié dans #Ma vie de femme mariée

Première année

Notre première année fut probablement, pour moi, la plus belle des 19 ans qu'on a passées ensemble. Tout était nouveau, Le foyer, la vie à deux, la naissance de Matthias, le plaisir d'apprendre à se connaitre, à s'apprécier... C'est vrai que notre logement était pas terrible(mon Dieu, ce lino vert!!!), mais on s'en foutait, l'important étant qu'on était ensemble. Olivier se rendait seul aux Prises pour aider son papa, puis revenait prendre ses livraisons d'aliment dans la journée, retournait aux Prises le soir et rentrait souvent tard à la maison, apres un apéro plus ou moins long aux Taillères. Moi, enceinte, je partais le matin à Chaux-de-Fonds, et rentrais le soir, pour lui préparer un bon tit souper, qu'il "dégustait" la plupart du temps froid... Après la naissance de notre petit ange, Olivier ne changea rien de ses habitudes, moi je suis trouvée cantonnée à la maison, ma vie rythmée par les besoins de Matthias. Comme j'ai aimé cette année à la Brévine! Rien d'autre ne comptait que mon fils. Oh bien sûr, y'avait les dimanches que j'aurais voulu passer à Marmoud, fallait déjà batailler dur pour avoir le droit d'y aller seule en semaine au moins une fois par mois, alors le dimanche... Bien sûr y'a eu l'ennui de la coiffure, du salon, des collègues... Bien sûr je n'ai pas oublié les innombrables téléphones à Maman où presque en larmes je lui faisais part du poids de mon oisiveté, c'est vrai qu'en dehors des soins apportés à mon fils, j'ai passé mon temps à me dire "Mais qu'est-ce que je vais faire aujourd'hui???" Surtout qu'en rentrant à la maison mon mari ne se gênait pas de me faire comprendre que j'étais indigne de son respect, parce que je faisais rien de mes journées. Il ne l'a jamais dit ouvertement, non, il préférait dire:"la femme à untel c'est une flemme, elle traine avec son gamain à longueur de journée, quelle fainéante, c'te truie elle ve jamais à l'écurie"...Ok, le message passait, mais jamais à cette époque je n'aurais eu le toupet de le vexer en m'opposant à son jugement...j'aurais eu trop peur de le perdre... Mon seul bonheur était d'être à la disposition de mon bébé, à lui seul, et j'ai des souvenirs d'une rare intensité de cette période bénie, où tout était axé sur Matthias. Quand on a appris que j'étais de nouveau enceinte, passé le moment de surprise, on a eu, je l'avoue et je l'assume, un grave moment de rejet face à cette grossesse qu'on avait même pas encore eu le temps de projeter. Matthias n'avait que trois mois, et mon coeur s'est brisé à la simple pensée de devoir déjà partager mon temps avec un autre bébé, Matthias est trop petit, je suis pas prête à donner mon amour à quelqu'un d'autre...Non impossible, je vais avorter...Ce jour-là, comme Olivier devait partir traire, on s'est donné ces quelques heures pour réfléchir. A son retour, j'avais pris ma décion. Espèce de conne, un bébé c'est un cadeau, un don, la plus belle chose qui puisse t'arriver!!! C'est donc décidé, on va le garder ce bébé. J'ai profité de cette grossesse pour montrer à Matthias que sa place ne changerait jamais dans mon coeur, qu'il serait toujours au centre de mes priorités. et j'avoue qu'à la naissance d'Océane j'ai eu de la peine à tisser ce lien si important qui unit un bébé à sa mère... Je la voyais comme un élément pertubateur de cette relation que j'avais tissée avec mon fils... J'imagine que même si j'ai essayé de le cacher, les autres s'en sont rendu compte... C'est vrai que longtemps Océane a grandi en me regardant m'occuper de son frère, on peut même dire qu'elle a grandi seule, en tous cas sans moi... Quel gâchis, elle n'a rien demenadé à personne, elle n'a pas mérité un tel comportement de ma part. je suis sa maman, mais j'ai jamais été là pour elle. Pardon ma fille, c'est maintenant que je t'ai perdue que je me rends compte comme j'ai été indigne de toi. Tu es une belle personne, et je suis fière de toi. Mais je n'y suis pour rien.

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