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Moral de merde

4 Novembre 2012 , Rédigé par Michèle Publié dans #mon jardin secret

Moral de merde

Que je déteste ces moments-là! Ces moments où je suis seule, et que mes idées deviennent de plus en plus sombres, jusqu'à ne devenir qu'obsessions, désirs secrets de compter dans la vie de quelqu'un, d'être aussi importante aux yeux de ceux que j'aime qu'ils sont importants pour moi...

Ces moments-là arrivent sans prévenir, insidieusement, et il est trop tard de lutter contre une fois qu'ils sont installés. Généralement, ils sont précédés d'une sorte d'euphorie, d'un sentiment rassurant au cours duquel je me considère comme chanceuse de vivre ce que je vis. Suit une sorte d'espoir, une impression que les choses vont changer, qu'enfin la vie (ou le Destin?) va se décider à me donner un peu de ce que j'attends, que la roue tourne et qu'enfin je vais me sentir bien...

Consciente qu'il FAUT absolument que je change mon point de vue sur mes attentes de "bonheur", viennent ensuite les questions: Pourquoi y aurais-je droit? Qu'est-ce qui me fait penser que les choses vont changer? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter qu'elles changent? Pourquoi j'arrive pas à me contenter de ce que j'ai? Pourquoi personne autour de moi ne semble comprendre ce que je ressens, au lieu me répondre à chaque fois que je dois prendre sur moi une situation que je refuse de toutes mes forces, au lieu de me montrer une fois de plus que je suis une éternelle insatisfaite???

C'est à ce moment que les réponses affluent, tel un fleuve gonflé par l'orage, qu'aucune force ne peut stopper.

C'est ma personnalité qui ne mérite pas l'attention des autres, de ceux qui comptent vraiment pour moi, je sais que si je dis pas ce que j'attends les autres ne le devineront pas. Et de quel droit je leur imposerait ma vision des choses? Je ne suis rien pour mériter leur attention. Oh bien sûr, chaque contact avec ce monde dans lequel je suis pas bien me laisse penser que j'ai un côté de moi qui plaît aux autres, mais qu'est-ce que je leur apporte? Quelle trace de moi est-ce que je leur laisse? Prise dans mes délires de femme à l'ego surdimensionné, je n'arrive plus à donner aux autres ce qu'ils attendent de moi. C'est l'image de quelqu'un de prétentieux, d'égoïste, de creux que je donne à ceux que j'aime. Au fond, ça doit être ce que je suis, j'en sais rien. Alors que je me sens totalement à l'inverse de cette image. Je me perçois comme quelqu'un de fade, d'insignifiant, de terne.

Incapable d'assumer cette personnalité, j'en fais des tonnes en société. Trop. Au point d'éclipser les autres, d'oublier qu'ils existent, mon besoin d'exister est tellement fort que rien d'autre ne compte pour moi.

Ce qui me renvoie à cette question: Qui suis-je pour imposer la torture de ma présence à tous ces gens que j'aime??? Ne se porteraient-ils pas mieux sans moi?Pas sans me voir uniquement, non. Sans redouter de me croiser n'importe quand,de me voir débouler sans prévenir, d'avoir affaire à moi. Ne vaudrait-il pas mieux en finir avec la vie? Mettre un terme à mes souffrances, couper l'herbe sous le pied de ce Destin qui joue avec mes sentiments, avec mon ressenti, avec mes espoirs les plus fous???

Cà serait trop simple, trop facile: Un peu trop de Dafalgan, un saut depuis la fenêtre, un coup de rasoir sur le piognet....Mais ça demande du courage, un courage que je n'ai pas. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis "réveillée" avec le rasoir dans les mains, où j'ai refermé la fenêtre en vitesse, où j'ai vomi après avoir goûté un cocktail imbuvable...

Non, décidément je n'ai même ppas ce courage, pourtant je sais au fond de moi que ma disparition serait un soulagement. Pour moi, évidemment. Pour ceux que j'aime aussi. Surtout pour eux. Plus besoin de faire semblant de m'apprécier, de s'échiner à me faire croire que je compte pour eux, de jouer ce jeu stupide et lassant où je les quitte épuisés de supporter ma présence.

Alors je continue. Mes idées sont un trou sans fond, que je n'arrive pas à canaliser. Une spirale infernale, à laquelle rien ni personne ne peut mettre un frein. L'image que j'ai de moi en prend chaque fois un coup. Jusqu'où vont-elles me mener? Aurai-je toujours la force de reprendre pied? On dit qu'une fois qu'on est tombé assez bas, on ne peut que remonter. Ce bas dont on parle, n'en ai-je encore pas vu le fond?

On dit aussi que tout ce qui tue pas rend plus fort. Où est-elle cette force? Dans ma "liberté de penser"??? Où est-elle cette liberté quand l'esprit tordu qui me caractérise me ramène toujours à cette conclusion: Je ne suis rien, je ne vaux rien, je n'ai rien à donner à ceux que j'aime. Dans ce cas, au nom de quoi est-ce que je prends le droit de m'imposer aux autres, à ceux qui comptent pour moi?

Cercle vicieux pas excellence, ce dynamisme-là me torture chaque fois que je suis seule. Et vu que j'ose pas demander de l'aide, ça me tue. Pas en vrai, bien sûr, ça serait trop beau... Non, ça tue le plus beau de ma personnalité, le spontané de mon moi, ça dessèche mon coeur, je sens qu'à l'intérieur, je deviens vide. Au bord des larmes la plupart du temps, je n'arrive plus à m'émouvoir pour ce monde froid, que je comprends de moins en mois, que j'essaie de fuir de plus en plus.

Que je déteste ces moments-là...

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M
Que voilà du noir de chez noir ! .<br /> <br /> La seule chose que je peux faire, c'est essayer de te faire comprendre que personne ne va jamais t'apporter ce bonheur que tu attends désespérément ! <br /> La seule personne qui peut te le donner, c'est TOI, et uniquement TOI !<br /> <br /> Ca va être un long chemin pour que tu l'acceptes et que tu le comprennes, mais tu verras, quand tu y seras arrivé,
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