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HAINE

12 Mai 2014 , Rédigé par Michèle

HAINE

Par moments c'est comme une vague qui déferle sur moi, qui me submerge, dans laquelle je me noie.

OH NON!!!

Je ne faiblirai pas. Je ne la laisserai pas guider ma vie. Même pas en faire partie.

Je me bats tous les jours contre elle. Par tous les moyens, toutes les ruses sont bonnes pour la faire reculer.

La haine. La haine de ce mari sur lequel je me suis si lourdement trompée. La haine de ceux qui m'entourent et dont j'envie avec tellement de jalousie le mode de vie. La haine de cette vie qui ne m'apporte rien de bon. La haine de ces mères (dont hier c'était la fête!) si fières de leur progéniture, si fière de ce qu'elles ont accompli au nom de leur famille.

La haine enfin de ces circonstances qui ont fait de moi ce que je suis actuellement. Une larve, passant son temps à pleurer sur son sort, incapable de se bouger pour que les choses changent. A quoi bon???

En effet, à quoi bon se bouger? Les choses ne changeront jamais pour moi, parce que je le mérite pas, faut se rendre à l'évidence...

Au cours de ces 19 ans durant lesquelles j'ai essayé de construire une famille, j'avais tout ce qu'une femme normalement constituée pourrait apprécier. Trois enfants sains, adorables, intelligents, et j'en passe. Un mari que j'ai été incapable de rendre heureux. Son mépris et ses insultes au quotidien en sont la preuve. Un mode de vie basé sur l'agriculture, sur le rapport à la nature, un boulot physique toujours varié mais toujours fait dans le souci de bien faire, sans jamais aucune reconnaissance...

N'importe quelle femme normalement constituée se serait contentée de ça, voire de moins...

Pourquoi moi pas? Pourquoi n'ai-je pas pu me satisfaire de cette vie???

Mais le fait est là. J'ai fui cette vie qui me détruisait, petit à petit, et j'ai cru pouvoir me relever de cette défaite, faisant de ma nouvelle vie un défi que j'en étais sûre je réussirais sans embûches...

C'était sans compter sur mon Destin, si cruel avec moi.

Mes enfants d'abord. Ma fille qui me laisse un sms ou un what's app une fois par semaine, que je vois une fois par mois, et encore...qui m'en veut toujours d'avoir détruit son monde, si bancal eût-il été. Mais comment lui en vouloir? Elle a souffert de mon départ, en souffre encore, et je souhaite de tout mon coeur qu'un jour elle en souffrira plus, mais cette déchirure est une marque indélébile pour elle.

Mon grand ensuite. Caché derrière ce corps difforme, un coeur à vif, pas d'avenir, en dehors de cette vie qu'il mène avec son père qui passe son temps à le dénigrer, à l'humilier, à l'insulter. Les rapports que nous entretenons sont fragiles, il dit ne pas m'en vouloir et comprendre mon départ, je le soupçonne de me brosser dans le sens du poil, par peur de me faire du mal si il me dit le fond de sa pensée. C'est un garçon, par essence il se sent le devoir de protéger sa mère, quitte à s'oublier lui-même.

Mon ptit finalement. C'est lui qui en a pris le plus en pleine tête je pense. Pas vraiment en famille, puisqu'il en a moins vu et entendu que les deux grands. C'est après notre départ qu'il a vraiment subi un enfer. Qu'il subit encore. Partageant mon quotidien, il me voit souffrir, et se ronge de ne rien pouvoir faire pour moi. Il se sent coupable, assiste impuissant à mon déclin, fait ce qu'il peut pour m'aider... Pauvre gosse!!! un coeur si tendre! si différend des autres, constamment perdu dans son monde de plumes, de paillettes, de petites fleurs et petits oiseaux... Rien ne l'avait préparé à ce que je lui ai fait subir. Devenu mon seul confident depuis bien avant mon départ, il reste celui qui sait le mieux ce qui me fait souffrir. En égoïste pure et dure, je ne lui ai rien épargné. Ni les déboires avec son père, ni les crève-coeur engendrés par son frère et sa soeur, encore moins le roman tragico-comique vécu avec Olivier C.

Tiens, parlons-en de ce roman... Comme déjà tellement souvent répété, c'est LUI. Lui l'homme que j'aime, celui avec lequel je suis si bien, celui que j'en suis persuadée la Vie elle-même m'a réservé. Bien sûr qu'il a compté dans ma décision de partir. Mais c'est pas pour lui que je suis partie. N'oublions pas la façon dont mon mari m'a traitée pendant si longtemps ( les cris, les insultes, les humiliations.... Au point de trouver ça normal, de me dire que c'est tout ce que je méritais, qu'il avait bien raison de me traiter comme une merde). Partir c'était avant tout retrouver une image positive de moi-même, mais c'était aussi un moyen de donner une chance à cette merveilleuse histoire que nous avons partagée. C'était me donner une ultime chance de rendre un homme heureux (j'y aurais aussi trouvé mon bonheur, évidemment!!!).

Mais les choses se sont pas passées comme je l'attendais, bien sûr! Mon ex-mari, qui n'arrive pas à passer par-dessus notre divorce, n'a pas pu s'empêcher de foutre un beau bordel entre Olivier C. et moi. En écrasant son poing sur la figure de Ami, il a réduit à néant cette chance que je m'étais octroyée d'avoir une vie meilleure. Je sais qu'il n'avait pas calculé si loin, il voulait juste trouver une échappatoire à cette rage qu'il entretenait de m'avoir perdue. Mais il a réussi mieux que si il avait prémédité son coup. Tellement bien que tout ce qu'il me reste aujourd'hui ces sont les larmes, le chagrin d'avoir perdu celui qui aura toujours une place dans mon coeur, cet horrible sentiment d'échec qui, uns fois de plus refait surface...

Non, la haine ne l'emportera pas. Je ne deviendrai pas une vieille mégère aigrie par ses frustrations et la jalousie. Chaque jour je me bats, pour faire quelque chose de positif de ma vie. Chaque jour je sens la rage m'étreindre, gonfler en moi telle une évidence. Chaque jour je refoule cette haine, à laquelle je refuse de donner corps. Comprendre ce monde, l'aimer même si je le comprends pas, même si je n'y ai pas ma place.

Oui, je pense sincèrement qu'avec assez d'amour pour ceux qui m'entourent j'arriverai à me sortir de cette spirale infernale. Alors tel un pèlerin, je continue mon chemin, endossant mes douleurs, refoulant mes envies, essayant d'accepter ce que la Vie me donne...

Paraît qu'un jour ou l'autre la roue tourne.... Serai-je encore de ce monde lorsqu'elle tournera pour moi?

Ou quitter ce monde sera ce tour de roue qu'on m'a promis????

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