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Ma maman

25 Octobre 2012 , Rédigé par Michèle Publié dans #ma famille

Ma maman

Ma maman et moi, c'est une longue histoire... Que dire de cette femme qui m'a donné la vie???? C'est une femme exemplaire. Mettre au monde quare filles, les éduquer, les supporter à l'adolescence, en faire des adultes responsables (trois sur quatre, c'est énorme!), ça force le respect... Et c'est une personne respectable. En tous points. Mariée à un homme bon, mais un homme quand même, elle n'a jamais perdu cette foi en l'amour, en la tendresse, en la possibilité de donner un sens à sa vie en se tournant vers les autres.Sa force, elle la tire de sa famille. A ma naissance, terriblement déçu d'avoir de nouveau donné le jour à une fille, et passé ce temps de déception, elle retrousse ses manches, et s'occupe de moi avec la même douceur qu'elle utilise pour mes soeurs. Je grandis dans un foyer plein de rires, de malice, de tendresse partagée, c'est elle qui nous unit, mes soeurs et moi. Oh bien sûr, ce sentiment d'injustice que je traîne depuis ce temps-là, elle en est sûrement un peu responsable, elle mettait un point d'honneur à "ne pas faire de différences entre nous, mais je sentais bien qu'avec moi ça passait pas...c'était un peu forcé, rarement spontané...(C'est encore le cas maintenant, et c'est bizarre, mais c'est dans son contact avec mes enfants que je le ressens le plus... ). Je ne lui en veux pas , elle a fait de son mieux, et c'est vrai que j'étais très demandeuse de marques d'affection... Au cours de cette période pénible pour n'importe quelle mère qui s'appelle l'adolescence, elle a fait preuve d'une patience et d'un courage qui font qu'elle mérite le nom de MAMAN. Toujours là, fidèle à ses principes de droiture et de respectabilité, elle nous a inculqué un respect de l'autre, une foi en l'humanité, un sens du devoir à accomplir qui pour ma part me poursuivent encore aujourd'hui. Mais c'est vrai qu'occupée comme je l'étais avec Martial, j'ai négligé ce lien si important qui se tisse entre une mère et sa fille au moment où cette dernière devient femme. Pas de discussions intimes avec elle, pas de fous rires incongrus, pas de moments de vie partagés entre nous. Juste une cohabitaton difficile (j'ai c'est vrai un sale caractère, mais je l'assume), faite d'une attenet déçue de se part, d' un dédain déplacé et injuste de ma part. Elle qui a accueilli Martial sous son toit comme le fils qu'elle n'a jamais eu, ce fut un coup très dur pour elle quand je suis partie vivre à la Chaux-de-Fonds. Non seulement, je la décevais une fois de plus, mais elle a dû faire le deuil de cet avenir qu'elle voyait radieux pour moi. De déception en déception, elle a tenu bon, je sais qu'à l'heure actuelle est sera là pour moi ("parce que c'est ce qui se fait de la part d'une maman pour sa fille"). Elle a vécu mon maraige et mes maternités comme une bénédiction, la pauvre, je sentais bien qu'elle me voyait "casée" pour le reste de ma vie, ou de la sienne, au moins... Du fait que j'allais pas souvent vers elle quand les enfants étaient petits, elle a beaucoup souffert de savoir que mes beaux-parents étaient toujours fourrés chez moi, se sentant une "demi-grand-maman" aux yeux de mes gosses, alors que l'autre grand-maman les a vus grandir jour après jour... c'est devenu un reproche au moment où mon mari voulait plus voir mes parents, elle m'a dit "reste avec Tes beaux-parents et cette famille O., tu sembles tellement les apprécier plus nous, tes parents, qui t'aimons"...Cette phrase est restée longtemps gravée dans ma mémoire, elle comportait toute la déception et le dépit de me voir m'éloigner d'elle, tant de chagrin dans le ton de sa voix, tant de douleur qu'une fois de plus je lui avais causée, bien malgré moi. J'ai toujours eu ce sentiment de pas être à la hauteur. de décevoir mon entourage, de pas faire ce qu'on attend de moi. Mais j'ai toujours eu aussi cette sensation de pas être comprise. Ma maman et moi, c'est une longue longue histoire de déceptions, de chagrins, de colères, d'actes ratés. C'est, je pense, surtout une longue suite de malentendus, de non-dits, qu'une barrière invisible a placés entre nous. Je dois le respect à cette femme qui m'a souvent jugée, condamnée sans appel. C'est mon amour de fille que je lui donne.

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M
C'est pas parce que vous en avez jamais eu que je peux pas regretter de pas en avoir eus, de ces moments privilégiés...Et mes enfants sont plus attachés à leurs autres grands-parents parce qu'ils n'ont pas eu l'occasion d'apprendre à connaître nos parents...
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M
Parce que tu crois que nous, on en a eu des *discussions intimes avec elle, des fous rires incongrus, des moments de vie partagés* ? Je te rassure tout de suite : Non. <br /> C'est vrai qu'elle a beaucoup (et encore maintenant) souffert du fait que tes enfants n'ont jamais caché leur préférence pour leurs autres grands-parents. <br /> Tu sais, c'est vrai qu'elle a été déçue que tu ne sois pas un garçon. Tout comme elle l'a été quand je suis née. Mais elle a toujours dit que ça n'avait pas duré longtemps, et que plus on grandissait, plus 'elle bénissait le fait que papa n'ait pas eu de fils...
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